Printemps érable

2012

En 2012 a lieu la plus longue et la plus importante grève étudiante de de l'histoire du Canada. À la suite du dégel des frais de scolarité universitaires par le gouvernement libéral et de l'annonce d'une hausse de 1 625 $ sur 5 ans, des associations étudiantes collégiales et universitaires de partout dans la province, dont l'AÉCS, déclenchent une grève générale et se joignent ainsi à la CLASSE (Coalition Large de l'ASSÉ). En mars, ce sont 316 000 étudiantes et étudiants québécois qui sont en grève, du jamais vu. Le 22 mars, 200 000 personnes manifestent à Montréal, arborant le carré rouge.

Au Cégep de Sherbrooke, l'AÉCS organise une assemblée générale de grève le 29 février 2012. La grève est adoptée et du piquetage est organisé dès 7 h chaque matin, suivi d'un conseil de grève pour décider des actions qui seront entreprises. À partir du 15 mars, l'AÉCS, appuyée par le Syndicat du personnel enseignant du Cégep et par plusieurs organismes communautaires, occupe l'Artishow et y organise un quartier général. Elle met ensuite en oeuvre plusieurs actions pour inciter le gouvernement à négocier : manifestations, vigile nocturne, actions symboliques devant les bureaux des députés, etc.

Le 18 avril, deux membres de l'AÉCS s'enchaînent aux portes du bureau du ministère de l'Éducation. Une injonction frappe l'Université de Sherbrooke le même jour et une première manifestation nocturne a lieu. Moins d'une semaine plus tard, une injonction touche cette fois-ci l'AÉCS, forçant la reprise des cours. Des lignes de piquetages sont formées dès le lendemain, alors que les carrés verts, en faveur de la reprise de cours, s'opposent. Le Cégep ferme ses portes pour des raison de sécurité et la situation dure six jours.

Après neuf semaines de grève, le 3 mai 2012, l'AÉCS vote le retour en classe, mais rejette les dernières offres du gouvernement. D'autres manifestations citoyennes ont lieu et l'AÉCS est poursuivie pour outrage au tribunal dans les semaines suivantes, mais les procédures sont vite abandonnées.

Finalement, le printemps érable force le gouvernement à déclencher les élections en septembre. Le Parti Québécois remporte les élections et abolit la hausse des frais de scolarité des libéraux.

Photo : Manifestation de l'AÉCS lors de la grève de 2012.