Deux enseignants s’engagent pour reverdir nos lieux urbains

Parents de quatre enfants fréquentant l’école primaire LaRocque, Julie Bernard, enseignante de philosophie, et Patrick Chabot, enseignant de sociologie, ont tous deux décidé de se lancer dans un projet complètement novateur et « éco-social » pour la cour de cette école, qui avait besoin d’être revitalisée.

S’appuyant sur des présentations, des études et des lettres d’experts, Julie et Patrick ont réussi à mobiliser autour d’un projet de « cour d’école-nature » le conseil d’établissement de l’école, la communauté, la Ville de Sherbrooke, la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke et des donateurs privés et publics.

Tout un quartier transformé en parc naturel

Près de 40 000 pieds carrés d’asphalte ont été remplacés par une plaine gazonnée, une micro-forêt urbaine et comestible, un jardin de biodiversité, des sentiers qui serpentent partout pour relier les différentes zones de la cour. Au total, c’est une cinquantaine d’arbres et plus de 500 végétaux qui ont été plantés dans l’ensemble de la cour. On y a même aménagé un ruisseau de captation des eaux de pluie et une classe extérieure.

« Living lab »

En plus de contribuer à la santé des élèves de l’école et des habitants du quartier, le nouvel espace vert est devenu un véritable projet « living lab » ou « laboratoire vivant », qui permet aux usagers et porteurs du projet d’utiliser ce lieu pour développer les expertises nécessaires afin de l’entretenir et de le maintenir en vie longtemps.

« Un espace aménagé comme celui-ci nécessite un entretien bien différent d’un lieu urbain asphalté et bétonné, explique Julie Bernard. Ce pourquoi nous devons expérimenter des pratiques, changer des habitudes, trouver des solutions nouvelles qui pourront ensuite être utiles pour d’autres parcs comme celui-ci. »

Les artisans de la métamorphose

Le 12 novembre dernier, au Théâtre Granada, étaient rassemblés les partenaires du projet du quartier de l’école Larocque, afin de participer à un talk-show multimédia dans le but de partager l’expérience et ses retombées au plus grand nombre. Le cardiologue d’intervention François Reeves, le neveu d’Hubert Reeves, a prononcé une conférence percutante et éclairante sur les bienfaits des lieux naturels sur la santé, afin de de mobiliser la communauté sherbrookoise vers d’autres initiatives semblables.

Un projet qui les mène jusqu’en Belgique

Appuyés par le Cégep, Julie Bernard et Patrick Chabot se sont envolés, en septembre dernier, en Wallonie-Bruxelles, afin de mettre en commun les expertises développées au Québec et en Belgique en matière de verdissement des espaces communautaires et scolaires, dans une perspective de développement durable et de réussite scolaire.

Là-bas, ils ont été particulièrement inspirés par le programme national qui permet non seulement de financer des projets de verdissement d’écoles, mais aussi d’offrir l’expertise nécessaire pour les réaliser. Patrick et Julie demeureront donc en contact avec ces partenaires afin de poursuivre les échanges et le partage de découvertes mutuelles.

« Ce qui a été particulièrement enrichissant de cette expérience, c’est que nous avons pu découvrir un endroit où les décideurs ont fait du verdissement des écoles, un véritable projet de société. Là-bas, c’est 150 écoles par année qui bénéficient du programme! », a souligné Patrick Chabot.

Le Cégep suit le mouvement!

Fort de l’expérience concluante de l’école LaRocque et de leur mission à Bruxelles, ces enseignants-chercheurs très engagés pour le développement de milieux verts s’impliqueront également dans une démarche exploratoire qui pourrait mener vers la revitalisation de l’espace situé face au pavillon 2 (donnant sur la rue du Cégep), afin de rendre ce dernier plus vert et plus agréable, notamment pour les piétons.

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Julie Bernard, enseignante de philosophie et Patrick Chabot, enseignant de sociologie, ont fait du quartier de l’école Larocque, fréquentée par leurs enfants, un véritable parc naturel transformé aussi en « living-lab ».